I want to live!
Ça s’est passé la nuit du 19 au 20 mai 2018. Je venais de vivre les pires 48 dernières heures de ma vie. Je crois que tout avait commencé le vendredi soir vers 22h00. À la télévision, on passait le film I want to live! qui raconte l’histoire vraie de Barbara Graham, mère de trois enfants dont un en bas âge, ayant injustement été accusée de meurtre puis condamnée à la chambre à gaz. Ce film de deux heures montre l’interminable périple de cette femme pour échapper à sa sentence. Paru en 1958 en noir et blanc, le film dépeint, fidèlement et avec suspens, la réalité du couloir de la mort : l’attente, la déception, les faux espoirs, la pression, la trahison, les tensions, la manipulation et les complots qui se trament à son encontre, et ce, de l’enquête jusqu’au moment de l’exécution. L’émotion est palpable tout au long du film oscarisé.
Bon! J’admets être le genre de fille à pleurer en regardant une scène touchante au cinéma ou à la télé. Mais là, c’était différent. Ce film a vraisemblablement fait remonter des émotions enfouies au plus profond de moi. Pendant le visionnement, je vivais un choc post-traumatique suite à l’assassinat de mon neveu de 23 ans qui avait eu lieu six semaines auparavant. C’est fou les associations que peut générer un cerveau simplement en observant une situation complètement dissociée, mais tout à fait similaire. À chaque fois qu’on montrait l’horloge, à chaque fois que le téléphone sonnait dans l’espoir que ce soit l’appel du gouvernement, à chaque période de sursis pour l’exécution de sa peine… À chaque fois… Je nous revoyais, ma famille et moi, dans la salle d’attente des soins intensifs de l’hôpital Santa Cabrini en train d’attendre les nouvelles de mon neveu. Chaque fois que les portes de l’unité des soins intensifs s’ouvraient, nous avions le souffle coupé. Est-il encore en vie? S’est-il réveillé? Va-t-il vivre? Va-t-il mourir? Pourrez-vous encore le réanimer? Cette pression est tout simplement insoutenable… Imaginez pendant 30 heures, sans avoir mangé, ni dormi…


